Journee des Deportes (2)
Journée des Déportés (2)
Suite du poème à la gloire des déportés :
On en fait entrer dans le four crématoire
Qui mettra un triste terme à leur histoire.
Les déportés
Pour d’autres la chambre à gaz est le supplice
À l’entrée le geôlier rit d’un air complice.
Les déportés
(lire la suite)
Pour le restant les baraquements en planches
Où la vie s’étiole et de jour en jour flanche.
Les déportés
Miradors, barbelés, faim, chiens et mouchards
Mitrailleuses, projecteurs, froid et cagnard.
Les déportés
Pour vêtement d’horizontales rayures
Cachant mal les tortures et leurs zébrures.
Les déportés
La fumée et son odeur nauséabonde
Portent un avis de dégoût à la ronde.
Les déportés
Cafards et teignes, poux, puces et cloportes
Sont des compagnons qui se moquent des portes.
Les chaussures entassées, celles de femmes
Ici, d’hommes là, et d’enfants. C’est infâme.
Les déportés
Squelettes, yeux hagards, ivres de sommeil
Et la faim qui tenaille et tient en éveil.
Les déportés
Haines, rivalités, jalousie, traîtrise
Générosité, héroïsme, prêtrise.
À quatre pattes dans sa niche de chien
Pour aboyer quand passe son tortionnaire
Il n’a plus d’identité, il n’est plus rien
Comble de l’univers concentrationnaire.
Le déporté
Le vent laboure les malheureux. Gerçures.
Le froid de l’est de surcroît sévit. Morsures.
Et la malnutrition qui frappe. Enflure.
Les mauvais traitements du jour. Meurtrissures.
Et les coups pour un oui pour un non. Blessures.
L’humiliation réglée. Flétrissure.
L’homme bousculé dans la boue. Salissure.
L’humain anéanti, sans ressort. Cassure.
Un hurlement déchire en bref la lourde nuit
Un râle répond dans la seconde qui suit
Peut-être que pour les autres la lune luit
Mais eux, ils atteindront bientôt le fond du puits
Les déportés
Ah ce wagon, pourquoi donc ne roule-t-il plus !
Dans l’ambiance oppressante on ne se tenait plus,
On vivait du moins, quand ici on souffre et meure
Et on agonise en vue d’une autre demeure.
(à suivre...)
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