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samedi 21 avril 2007

Dieu est-il vraiment Tout-Puissant ?


Dieu est-il vraiment Tout-Puissant ?

La question est posée à propos de "l'affaire Kegelin". C'est ainsi que Dieu se présente lui-même, par exemple à Abraham : "Je suis El-Cheddaï" (Genèse 17, 1), c'est-à-dire le Tout-Puissant. Donc, dans l'absolu, Dieu est effectivement Tout-Puissant.
Dans la réalité, il a lui-même limité sa Toute-Puissance de deux façons. La première limite qu'il s'est imposée est celle du monde qu'il a créé : celui-ci suit les lois de la physique. Certes, Dieu peut y déroger, (lire la suite) par exemple en faisant que le soleil s'arrête quelques minutes dans sa course comme lors d'une des apparitions de la Sainte Vierge à Fatima en 1917, mais il ne le fait que rarement.
La deuxième limite, autrement redoutable quant à ses conséquences, est la liberté humaine. En créant l'homme, Dieu n'a pas créé une marionnette. "En créant l'homme à son image et à sa ressemblance, (Dieu) inscrit dans le cœur de celui-ci la loi de son propre développement, et le rend capable de découvrir cette loi plus ou moins clairement par lui-même, parce qu'il est une créature douée de raison" (Catéchisme des évêques de France, n° 495). Or, l'homme a mal utilisé cette liberté, en se dressant contre Dieu et en commettant un premier péché, le "péché originel", qui marque désormais la nature humaine et qui inscrit le mal en elle. Dieu respecte toujours cette liberté de l'homme, sans aucune exception, car il éprouve un Amour et un respect infini pour lui.
Alors, Dieu reste-t-il indifférent au mal dont souffrent les hommes ? Permet-il froidement le mal sans rien faire ? Non, mille fois non ! Le pape Benoît XVI nous a fait remarquer que face au "non" de l'homme, c'est-à-dire en présence du mauvais usage que celui-ci a fait de sa liberté, "Dieu ne s'est pas avoué vaincu", mais qu'il a cherché à "conquérir de nouveau" le cœur de l'homme (Message pour le Carême 2007).
Comment ? En prenant sur lui toutes les souffrances humaines : en envoyant son Fils épouser notre condition humaine, puis mourir sur la Croix pour offrir à son Père la réparation due pour nos péchés.
Le mal a trouvé sa solution dans la victoire de la Croix et de la Résurrection du Christ. Ce que nous ne comprenons pas s'éclaire au feu de l'Amour de Dieu pour les hommes.
Dieu n'est-il pas Tout-Puissant ? Assurément. Il le reste. Autrement il ne serait pas le Dieu auquel croients juifs et chrétiens. Il montre précisément sa Toute-Puissance en s'incarnant et en remportant la victoire définitive sur satan et ses démons.
Dieu n'est-il pas pure Bonté ? Bien sûr que si. Autrement il ne serait pas le Dieu que nous adorons et que nous aimons et vers lequel notre vie tout entière est orientée. Il montre justement sa Bonté en voulant conquérir de nouveau notre cœur et nous faire sentir que, quoi qu'il arrive dans notre vie, nous sommes et restons aimés d'un Amour fou.
Dieu est-il Incompréhensible ? Oui, en très grande partie. Il nous dépasse tellement, puisque tout en Lui est de l'ordre de l'infini, que nous ne le connaissons que très imparfaitement, comme "dans un miroir, d'une manière obscure" (1 Corinthiens 13, 12). Autrement il ne serait pas le Dieu en qui nous mettons notre confiance. Mais il s'est fait connaître suffisamment pour que nous sachions que "Dieu est Amour" (1 Jean 4, 16) et que Dieu est "notre Père" (Matthieu 6, 9).
Alors Dieu permet-il le mal ? Dans un certain sens oui, puisqu'il respecte les libres choix des hommes. Non, en ce sens qu'il est intervenu il y a deux mille ans pour donner un sens à ce mal : celui de la Croix, instrument de salut qui unit la terre au ciel.
À nous, par notre confiance en Dieu, à montrer que nous avons accepté cet Amour de Dieu. Dieu a fait tout ce qu'Il pouvait. Étant Dieu, il pouvait beaucoup : la Croix est une pure folie d'Amour. À nous de faire tout ce que nous pouvons, aidés par la grâce de Dieu, fortifiés par la prière et les sacrements : porter notre croix à la suite du Christ, tel Simon de Cyrène, assurés que nous aussi, nous passons de la mort à la vie dans le Christ, que tout coopère au bien de ceux qui aiment Dieu (Romains 8, 28).

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