La sainte pureté (suite)
La sainte pureté (suite)
Vivre cette vertu — la sainte pureté — demande de chercher à vivre d’abord la vertu cardinale (du latin cardo, « charnière ») de tempérance. « La tempérance est maîtrise de soi. Tout ce que nous ressentons dans notre corps et dans notre âme ne doit pas être satisfait de façon débridée. Tout ce qui peut se faire n’est pas bon à faire. Il est plus facile de se laisser entraîner par les impulsions dites naturelles ; mais ce chemin débouche sur la tristesse, l’isolement dans la misère personnelle.
Certains ne veulent rien refuser (lire la suite) à leur estomac, à leurs yeux, à leurs mains ; ils refusent d’écouter ceux qui leur conseillent de mener une vie honnête. Ils utilisent de façon désordonnée la faculté d’engendrer — réalité noble, participation au pouvoir créateur de Dieu—, comme s’il s’agissait d’un instrument au service de l’égoïsme.
Mais parler d’impureté ne m’a jamais plu. Je veux examiner les fruits de la tempérance, je veux voir l’homme vraiment homme, détaché de ces choses qui brillent mais sont sans valeur, telles ces babioles dont s’empare la pie. Un tel homme sait se passer de ce qui nuit à son âme, et il se rend compte que son sacrifice n’est qu’apparent : parce qu’en vivant de la sorte — avec le sens du sacrifice — il se délivre de beaucoup d’esclavages et il en vient, dans l’intimité de son cœur, à savourer tout l’amour de Dieu.
La vie retrouve alors les nuances que l’intempérance estompait ; nous sommes en mesure de nous préoccuper des autres, de partager ce qui nous appartient avec tout le monde, de nous consacrer à de grandes tâches. La tempérance éduque l’âme dans la sobriété, la modestie, la compréhension ; elle lui procure une modestie naturelle qui est toujours attrayante, tant il est vrai que la suprématie de l’intelligence se remarque dans la conduite. La tempérance n’implique pas limitation, mais grandeur. Il y a davantage de privation dans l’intempérance, où le cœur abdique pour suivre la première chose que lui présente le triste tintement de grelots de fer blanc » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 84).
On entend vite les esprits forts ricaner quand il est question de cette vertu. Ils n'en sont pas plus hommes pour autant. Bien au contraire, car ils se comportent comme les bêtes qui sont guidées par leurs instincts. Or, l'homme est plus qu'un animal perfectionné, il est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. Donc, lorsqu'il se comporte comme un animal, il déchoit de sa condition pour tomber dans une situation infra-animale.
(fin)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire