ce blog est bloqué à l'entrée en Chine depuis le mois de mai 2007

mercredi 11 avril 2007

Le saint suaire de Turin (fin)


Le saint suaire de Turin (fin)


En 1978, le STURP (Shroud of Turin Research Project) composé d’une équipe scientifique, analyse le Suaire à la loupe. Leurs résultats sont étonnants. Max Frei trouve des pollens de plantes du Moyen-Orient sur le tissu. L’analyse anatomique montre une précision médicale inhabituelle. Mais on ne veut réaliser aucune expérience destructive, donc pas encore de datation au C14. A cette époque en effet, l’échantillon nécessaire pour une datation correcte est trop grand pour être acceptable. En 1979, (lire la suite) Gove demande et obtient la permission de réaliser des mesures avec sa nouvelle méthode de datation AMS au C14 : les résultats semblent tellement aberrants qu’ils seront rejetés. En 1980, Ugolotti et Marastoni découvrent des inscriptions sur le Suaire.
Il faudra attendre 1988 avant de mettre tout le monde d’accord au sujet du C14 (l'Église qui en devint propriétaire en 1983, les laboratoires, les protocoles de mesure, etc.). Le résultat des mesures donne un âge d’environ 700 ans (de 1260 à 1390 après Jésus-Christ). Mais les laboratoires divergent nettement dans leurs mesures, en particulier le laboratoire d’Oxford, et cela uniquement pour les échantillons du Suaire. Le niveau significatif d’accord entre les trois résultats est de 5%, alors que pour les trois autres échantillons de test, le niveau significatif (montrant l’accord des mesures entre les laboratoires) est élevé (30%, 50% et 90% : voir le numéro 337 de Nature, février 1989, p. 611-615 et notre page de proposition d’expériences).
En 1993, a lieu à Rome un congrès sur le Suaire de Turin : plusieurs scientifiques s’interrogent sur les méthodes et le protocole suivis pour la datation au C14, et mettent en doute certains résultats et interprétations.
Le linceul pourrait avoir subi un enrichissement en C14 au cours de son histoire mouvementée. Les causes d’enrichissement possibles vont des échanges ioniques lors des incendies (atmosphère très chaude riche en carbone jeune, avec catalyse de traces d’argent selon Kouznetsov), présence de matières organiques inanimées ou vivantes (le tissu a été vénéré par des pèlerins et a été encensé, manipulé par beaucoup et probablement plus en touchant les bords que l’image, présence de bactéries ou de moisissures, etc.).
On possède des allusions écrites et des représentations du Suaire antérieures à la datation des laboratoires (par exemple le Codex de Pray de 1150, comme l’explique le prof. Lejeune).
Entre 1994 et 1996, l’Institut d’optique d’Orsay (A. Marion et A.-L. Courage) confirme la présence d’inscriptions en grec et latin sur le Suaire (rien en français du 13e s.).
En avril 1997, la cathédrale de Turin subit un incendie qui sera à deux doigts de détruire le linceul, sauvé par l’équipe de pompiers de la ville. 1998 est l’année du 100ème anniversaire de la photo de Secondo Pia, et le cardinal Saldarini la proclame année d’ostention. Il en sera de même lors de l’année sainte de l’an 2000. »

Abbé Ph. Dalleur
Docteur en Sciences appliquées
Docteur en Philosophie

Aucun commentaire: