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samedi 28 avril 2007

Journee des Deportes (3)


Journée des Déportés (3)


Suite de mon poème "Wagons" en hommage aux Déportés

Un coup de feu claque. Le fuyard est tué.
Sur le fil barbelé un autre s’est mué
En sculpture grotesque : en un pantin futile
Sa vie s’arrête, devenue inutile.
Les déportés (lire la suite)

Ils meurent. Ils meurent les déportés. La mort
Elle les frappe tous d’un identique sort.
La mort — les déportés — la mort, la mort encore.
La mort avec sa faux qui bat tous les records.
La mort, et son rictus affreux, est sans remords.
Dans son drapé noir elle est pleine de ressort.
Son ricanement par moments glace les corps.
Elle fredonne, la mort, de fatals accords.
Nuit et jour son squelette est du camp le décor.
La mort des déportés. Les déportés à mort.

Bien d’autres wagons s’en vont, les trains de la mort.
Vers ces enceintes qui sont les camps de la mort.
Encadrés de hussards, les hussards de la mort.
Ils ont un rendez-vous, hélas avec la mort !

Partout des wagons vont vers un rude destin
Tirant par derrière eux le rideau de l’oubli
Innocents, ils pourvoient au coupable festin
En un seul acte au plan précis bien établi.

Les bétaillères qui sont d'une couleur rouille
Approvisionnent la solution finale
Sous l’apparence d’un convoi par trop banal
Elles déchargent des êtres frappés de trouille.

Mon Dieu, mon Dieu, est-il possible que l’enfer
Abandonnant son lieu de malédiction
Soit venu chez nous y planter ses quatre fers
Nous changeant en pays de déréliction ?

Les vêtements. Exportés.
Et les dents. Exportées.
Les bagues. Exportées.
Les couvre-chefs. Exportés.
Les chaussures. Exportées.

Et les cendres des déportés, exportées…

Ce tas de cendres — vois-le, une vraie montagne —
Ce sont de l’homme ses cendres, fruit de la hargne.
Les humains n’ont pas même une ultime demeure
Leurs cendres sont l’engrais de la Poméranie.
Quelque chose dans l’homme est éteint et se meurt
C’est sa nature, qui est chargée d’avanies.

(à suivre...)

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