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dimanche 15 avril 2007

Les dogmes


Les dogmes

Quand on dit de quelqu’un qu’il est « dogmatique », cela signifie qu'il « exprime ses opinions d’une manière tranchée, péremptoire ». Il y a là une déformation du mot « dogme », du grec dogma, « opinion », qui est la vérité définie par l’Église, qui la « propose sous une forme obligeant le peuple chrétien à une adhésion irrévocable de foi, des vérités contenues dans la révélation divine ou bien quand [elle] propose de manière définitive des vérités ayant avec celles-là un lien nécessaire » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 88). Le « dogme catholique » est l’ensemble des vérités de foi.
Les deux derniers dogmes proclamés par l’Église (lire la suite) sont, en 1870, celui de l’infaillibilité pontificale, c’est-à-dire que, dans certaines circonstances, quand il parle en matière de foi et de morale ex cathedra, « de son siège » de successeur de saint Pierre, le pape ne peut pas se tromper dans la doctrine ; et, en 1950, celui de l’Assomption de la Sainte Vierge au ciel avec son corps et son âme à la fin du cours de sa vie terrestre.
Quand l’Église proclame un dogme, elle ne découvre pas une doctrine, moins encore elle l’invente. « C’est une vérité contenue en germe dans la Sainte Écriture et la tradition, proclamée par l’autorité suprême de l’Église pour contrecarrer une hérésie, ou pour répondre à l’attente pressante du peuple chrétien . […] Les modernistes soutiennent la possibilité d’un développement du dogme, y compris dans le sens qu’il faut donner aux vérités qu’il définit. La doctrine catholique affirme l’immutabilité du dogme, tout en admettant un développement de la vérité qu’il affirme » (D. Le Tourneau, « Dogme », Les mots du christianisme. Catholicisme — Orthodoxie — Protestantisme, p. 223). Et c’est logique, car une vérité est ce qu’elle est, et ne peut pas changer. Elle peut, en revanche, être connue plus à fond et mieux expliquée. Ils ne s’opposent pas à la raison : la raison, éclairée par la foi, peut arriver « à une certaine intelligence très fructueuse des mystères, soit grâce à l’analogie avec les choses qu’elle connaît naturellement, soit grâce aux liens qui relient les mystères entre eux et avec la fin dernière de l’homme ». Mais ces mystères resteront « enveloppés dans une certaine obscurité » tant que l’homme vit sur terre, car, de par leur nature même, ces mystères dépassent de beaucoup l’intelligence créée.
En tout cas, les dogmes sont comme des « fenêtres ouvertes sur l’infini », car ils ont trait à des vérités surnaturelles. Ce ne sont pas des barrières, mais les rails d’une voie qui conduit à la connaissance du vrai Dieu. Ils sont « des lumières sur le chemin de notre foi, ils l’éclairent et le rendent sûr. Inversement, si notre vie est droite, notre intelligence et notre cœur sont ouverts pour accueillir la lumière des dogmes de la foi » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 89) : « Si vous vous attachez à ce que je vous ai dit, vous serez vraiment mes disciples, et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres » (Jean 8, 31-32).

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