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dimanche 20 décembre 2009

La magnanimité de Dieu (1)

La magnanimité de Dieu (1)

Le père de la parabole du « fils prodigue » (Luc 15, 11-32) essaye de raisonner son aîné dont l'ire déborde parce qu'une fête a été organisée pour marquer le retour de son frère dévoyé, alors qu'à lui, il ne lui a jamais été donné ne serait-ce qu'un chevreau pour festoyer avec ses amis (v. 29). « Tout ce qui est à moi est à toi » (v. 31). Il peut ajouter : « Tout ce qui est à toi est à moi. »
C'est ce que Dieu peut dire à chacun d'entre nous, très délicatement. C'est dit, en effet, avec une énorme délicatesse, car le père ne fait pas remarquer à quel point les échanges sont déséquilibrés, à son détriment. Non seulement Dieu donne comme ce qu'il est, c'est-à-dire Dieu, donc sans limite, infiniment, des biens parfaits, pleinement adaptés et proportionnés à nos besoins, mais. (lire la suite) nous lui donnons aussi comme ce que nous sommes, des créatures pécheresses et maladroites, qui ne disposent de rien par elles-mêmes : « Qu'as-tu que tu ne l'aies reçu ? » (1 Corinthiens 4, 7). Nous ne pouvons remettre à Dieu, dans cet échange familial, que ce que nous avons préalablement reçu de lui. Et encore le lui retournons-nous amputé, amoindri, gaspillé...
« Toutes les bonnes œuvres réunies n'équivalent pas le Saint Sacrifice de la Messe, parce qu'elles sont les œuvres des hommes, et la Messe est l'œuvre de Dieu. Le martyre n'est rien en comparaison : c'est le sacrifice que l'homme fait à Dieu de sa vie ; la Messe est le sacrifice que Dieu fait à l'homme de son corps et de son sang » (Mgr René Fourrey, Ce que prêchait le Curé d'Ars, Dijon, L'Échelle de Jacob, 2009, p. 111). Une telle affirmation ne doit pas nous décourager. Le rappel du Seigneur vaut toujours. Il donne son Corps et son Sang, qui sont ceux de son Fils fait homme. Et nous donnons la vie que nous avons reçue de Lui et que, par la messe et la communion précisément, il développe en nous. Nous ne pouvons donner que ce que nous avons. Mais ce qui est en nous provient de Dieu lui-même. En nous donnant à lui de tout notre être, pleinement, entièrement, c'est lui que nous lui offrons, sa propre Vie agissant en nous, moteur de notre existence, sa Vie eucharistiée, source et sommet de la vie chrétienne.

(à suivre...)

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