La question du bien et du mal
La question du bien et du mal
Se poser la question de la distinction entre le bien et le mal est utile pour la vie quotidienne. De fait, nous nous la posons fréquemment : ceci est-il bon, est-il mauvais ? Puis-je faire ceci ou dois-je omettre de le faire ? De plus, nous sommes dans une société qui vit beaucoup en fonction de l’affectivité, de l’émotivité, échappant ainsi à toute rationalité. On ne s’interroge pas sur le caractère objectivement bon ou mauvais d’un acte, mais on réagit par rapport à ce que cela me dit, me rapporte, au consensus social, à ce qui est pratiqué par la majorité, etc. (lire la suite)Étant donné que c’est une question qui a beaucoup d’incidences pratiques, il n’est pas inutile de remonter en amont pour voir à partir de l’existence de normes morales et de la liberté comment nous prenons des décisions de nature morale et la qualification qu’elles peuvent revêtir.
Nous verrons successivement :
1. Le mal peut-il devenir bon ?
2. La moralité des actes humains
3. La liberté humaine
4. La loi naturelle
5. La loi divino-positive
6. L’homme face à la loi
7. L’homme face à la loi (suite)
8. La conscience
9. Les formes de conscience
10. La moralité des actes humains. L’objet moral
11. L’objet moral (suite)
12. L’intention
13. Les circonstances
14. Les actions indirectement volontaires
15. La responsabilité
16. Le « mérite »
17. L’avortement
18. L’avortement (suite)
19. L’euthanasie
1. Le mal peut-il devenir bon ?
Les théologiens moralistes nous disent que ce qui est mal, c’est-à-dire ce qui ne peut pas être orienté vers Dieu, le Bien suprême et la fin ultime de l’homme, est et reste un mal quels que soient l’intention de celui qui agit et les circonstances de son action. Des circonstances atténuantes pourront se présenter éventuellement qui, comme leur nom l’indique, diminuent la responsabilité de l’individu et donc sa culpabilité. Mais ce qui est mal reste mal. En aucun cas il ne peut devenir bon. Alors que le bien, lui, peut devenir un mal, principalement si j’agis avec une intention non droite, mauvaise. Si je fais l’aumône dans l’intention que le mendiant s’enivre, ce n’est plus un acte de charité que j’ai accompli, mais un acte mauvais qui, de plus, me fait participer à la malice de celui qui s’enivre et aux conséquences que son ébriété peut entraîner éventuellement pour des tiers, comme un accident de la route, par exemple.
J’ai déjà parlé de la vérité et de l’attitude qu’elle requiert de notre part (voir mes textes en mai et juin 2006 sur dominique-le-tourneau.hautetfort.com). En quelque sorte, la vérité ne se négocie pas : elle est ou elle n’est pas. Mais si nous sommes en présence de la vérité, alors il ne nous reste qu’une option : y adhérer. Le droit au désaccord, au dissent, est une invention de ceux que la vérité dérange dans le petit monde qu’ils se sont bâti pour leur confort intellectuel ou autre.
Autrement dit, l’idée que « vérité en-deçà des Pyrénées, erreur au-delà » est fausse en soi. Ceci a beaucoup d’applications pratiques dans la vie courante. C’est à partir de ce principe essentiel que l’on peut expliquer, par exemple, pourquoi si l’avortement est un mal dans certains cas, comme la loi humaine le reconnaît, il l’est nécessairement dans tous les cas, ou pourquoi si l’euthanasie est bien un crime sanctionné par la loi, il ne peut en aucun cas devenir un bien. S’agissant de graves problèmes auxquels notre société est confrontée, j’y reviendrai ultérieurement.
Mais il convient au préalable de nous interroger sur le caractère moral des actes humains.
(à suivre…)
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