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dimanche 2 septembre 2007

3 septembre : saint Gregoire le Grand


3 septembre : saint Grégoire le Grand


Nous fêtons aujourd'hui saint Grégoire le Grand, Pape et Docteur de l'Église (v. 540-604). « Sa figure singulière, presque unique, disait Benoît XVI, est un exemple à proposer aussi bien aux pasteurs de l'Église qu'aux administrateurs publics : il fut en effet d'abord Préfet, puis évêque de Rome. Comme fonctionnaire impérial, il se distingua par son sens de l'administration et son intégrité morale, si bien qu'à l'âge de trente ans seulement il assuma la plus haute charge civile de Praefectus Urbis. En lui grandissait toutefois (lire la suite) la vocation à la vie monastique qu'il embrassa en 574, à la mort de son père. La Règle bénédictine devint alors le fondement de sa vie. Même lorsqu'il fut envoyé par le Pape comme son représentant auprès de l'Empereur d'Orient, à Constantinople, il conserva un style de vie monastique, simple et pauvre.
Rappelé à Rome, il fut un proche collaborateur du Pape Pélage II, tout en vivant au monastère, et lorsque ce dernier mourut, victime d'une épidémie de peste, Grégoire fut acclamé par tous comme son successeur. Il tenta par tous les moyens de fuir cette nomination mais dut finalement se rendre et, abandonnant le couvent à contrecœur, il se consacra à la communauté, conscient d'accomplir un devoir et d'être un simple « serviteur des serviteurs de Dieu ». « Celui qui est conscient de devoir guider les autres par décret de la volonté divine, mais dédaigne cette prééminence, n'est pas vraiment humble, écrit-il. Si, en revanche, il est soumis aux dispositions divines et étranger au vice de l'obstination, et est déjà doté des dons avec lesquels il peut servir les autres, lorsque la plus haute dignité du gouvernement des âmes lui est imposée, avec le coeur il doit la fuir, mais même contre son gré, il doit obéir » (Règle pastorale, I, 6). C'est une sorte de dialogue que le Pape entretient avec lui-même à ce moment-là. Avec une clairvoyance prophétique, Grégoire eut l'intuition qu'une nouvelle civilisation était en train de naître de la rencontre entre l'héritage romain et les peuples dits « barbares », grâce à la force de cohésion et d'élévation morale du Christianisme. Le monachisme se révélait une richesse non seulement pour l'Église mais pour la société tout entière.
De santé fragile mais de fort tempérament moral, saint Grégoire le Grand accomplit une importante action pastorale et civile. Il a laissé une vaste correspondance, d'admirables homélies, un célèbre commentaire du Livre de Job et ses écrits sur la vie de saint Benoît, en plus de nombreux textes liturgiques, célèbres pour la réforme du chant qui, en s'inspirant de son nom, fut appelé « grégorien ». Mais son œuvre la plus célèbre est sans aucun doute la Règle pastorale, qui a eu pour le clergé la même importance que la Règle de saint Benoît pour les moines du Moyen Âge. La vie du pasteur d'âmes doit être une synthèse équilibrée de contemplation et d'action, animée par l'amour qui « atteint des sommets très hauts lorsqu'il se penche, miséricordieux, sur les maux profonds des autres. La capacité de se pencher sur la misère de l'autre est la mesure de la force de l'élan vers le haut » (II, 5). Les Pères du Concile Vatican II se sont inspirés de cet enseignement, toujours actuel, pour définir la figure du pasteur de notre temps. Prions la Vierge Marie afin que l'exemple et l'enseignement de saint Grégoire le Grand soit suivi par les pasteurs de l'Église, ainsi que par les responsables des institutions civiles.
»

Benoît XVI, Angélus, 3 septembre 2006.

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