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lundi 24 septembre 2007

Le bon Samaritain (3)

Le bon Samaritain (3)

Il faut reconnaître aussi qu'au contact de Jésus la souffrance change de signe : de négative elle devient le signe plus, le signe de l'affirmatif, du positif, de la victoire du Christ.
Il ne nous appartient pas de juger le prêtre et le lévite, qui ont sans doute agi selon leur conscience, (lire la suite) peut-être mal formée. Le Samaritain a fait face à la situation avec grandeur d'âmes, en acceptant les complications que cette situation comportait pour lui, le surcroît de fatigue qu'elle entraînait. Cette petite croix, courageusement acceptée, lui aura été aussi favorable. Car, nous devons nous rendre compte que la douleur, physique ou morale, n'est pas seulement utile à celui qui en souffre, en ce sens qu'il peut l'offrir, notamment à la messe, et participe ainsi à la Croix rédemptrice du Christ. Mais cette douleur permet aussi à quelqu'un, ou à plusieurs, de venir en aide à celui qui souffre, de vivre la charité envers lui, et d'imiter ainsi le Christ qui a donné sa vie pour nous (cf. 1 Jean 3, 16 : « A ceci nous avons connu l'amour, c'est que Lui a donné sa vie pour nous »). Et en plus, même s'il n'y pense pas sur le moment et s'il agit de façon purement désintéressée, c'est le Seigneur souffrant auquel il vient en aide : « Tout ce que vous avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » (Matthieu 25, 40).
Arrivé à l'hôtellerie, le Samaritain ne pense pas à son repos : « Il prend soin » (Luc 10, 34) du blessé, qui n'est qu'un inconnu pour lui, mais en qui il a vue un autre lui-même. Il reste attentif aux besoins de ce malheureux, refait ses pansements, l'aide à manger et l'installe du mieux qu'il peut pour qu'il se repose. Sans doute le met-il dans la meilleure chambre, celle à laquelle il aurait pu légitimement prétendre, se contentant d'un habitacle plus modeste. Il ne va prendre un repos bien mérité qu'une fois que le malade s'est endormi.
« Le lendemain, tirant deux deniers, il les donna à l'hôtelier et lui dit : « Prends soin de lui, et ce que tu pourrais dépenser en plus, c'est moi qui te le rembourserai à mon retour » (Luc 10, 35). Il aurait pu en rester là et se désintéresser de la suite. Après tout, ce qu'il a fait est déjà beaucoup. Eh bien non ! Son amour du prochain est sincère et large. Il sait que l'amour ne peut être calculateur ni se limiter à la stricte justice, mais qu'il est un torrent que rien ne peut arrêter.
Le Samaritain doit repasser dans quelques jours. L'homme détroussé et blessé, sans doute parce qu'il a essayé de défendre ses biens, ne sera pas encore pleinement rétabli. Alors le Samaritain verse des arrhes d'après un calcul qu'il a dû faire avec largesse, et demande à l'hôtelier de faire tout le nécessaire pour que son client ne manque de rien.

(à suivre...)

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