Le bon Samaritain (1)
Le bon Samaritain (1)
Le prêtre et le lévite passent leur chemin, indifférents à cet homme qui gît sur le bord de la route, bien mal en point. Leur cœur ne s'émeut pas ou, s'il est touché, ils ne le laissent pas voir, car des raisons impérieuses, à ce qu'il semble, leur commandent de poursuivre leur route. On peut chercher plusieurs explications à une telle attitude que nous qualifierions de nos jours de non-assistance à personne en danger : des affaires urgentes ne supportant pas (lire la suite) le moindre retard, la crainte de contracter une impureté légale en touchant un blessé sanguinolent... Quel que soit le cas de figure, nous sommes loin de la mise en pratique du grand commandement de l'amour : « Écoute Israël : le Seigneur notre Dieu, le Seigneur est un. Et tu aimeras donc le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, et de toute ta force. Le second est celui-ci : Tu aimeras ton proche comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là » (Marc 12, 29-31). Si l'homme n'est pas capable d'aimer son prochain quand il a besoin d'aide, comment peut-il aimer Dieu ? « Si quelqu'un dit : « J'aime Dieu », et qu'il haisse son frère, c'est un menteur ; comment celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ? Et nous avons reçu de lui ce commandement : « Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère » (1 Jean 4, 20-21).
Le Samaritain, lui, s'arrête. Transposant à nos catégories actuelles, disons que ce n'est pas le catholique officiel, ou le pratiquant habituel, mais plutôt quelqu'un qui n'est pas spécialement porté sur la religion. Il s'arrête pourtant. Il n'est pas dit qu'il est moins pressé que le prêtre ou que le lévite, ni qu'il flânait sur le chemin et qu'il avait dont tout loisir de venir en aide au blessé. Il prend sur son temps. Il s'arrangera plus tard, en veillant, ou en se levant plus tôt le lendemain et en parcourant une étape plus longue, et donc plus fatigante. Qu'importe. Ce qui compte pour l'instant à ses yeux, c'est de porter assistance à quelqu'un qui, autrement, risque de mourir faute de soins prodigués à temps.
(à suivre...)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire