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vendredi 7 septembre 2007

Les jeux video (4)

Les jeux vidéo (4)

Jeux vidéo et éducation

Si l'on additionne le temps qu'un jeune a consacré aux jeux vidéo, à la fin de ses études (entre 12 et 18 ans) il aura vécu 7000 heures dans un contexte virtuel. Le réalisme des images (souvent des courts métrages joués par de vrais acteurs) et les rebondissements de l'histoire racontée captivent les usagers au point qu'il faut se poser des questions sur leur influence sur l'éducation. L'histoire et les images transmettent une vision de l'homme qui marque les jeunes (lire la suite) au moins autant que les modèles littéraires ou cinématographiques.
Les jeux vidéo offrent présentent des possibilités éducatives indéniables : influence positive en ce qui concerne l'initiation à l'informatique (ceci est particulièrement important pour les filles, qui n'utilisent pas autant la technologie que les garçons) ; apprentissage des langues ou de l'histoire, développement du raisonnement symbolique ou de la vision spatiale ; une certaine capacité de socialisation, si l’on joue à plusieurs. Mais, pour profiter de tels avantages il faut que les parents et éducateurs connaissent ce monde et arrivent à aider l'enfant à choisir ses jeux en discernant leur contenu.
Plusieurs chercheurs en Psychologie ou Pédagogie ont exploré l'influence de ces contenus sur les enfants, ainsi que le possible rapport entre ce type de loisirs et l'échec scolaire. Je vais présenter une synthèse de leurs études.
En fait, on n'a toujours pas eu de résultats clairs. Bien qu’une étude canadienne de 1998 démontre qu'un adolescent sur quatre jouant à des jeux vidéo ressent une forme de dépendance.
a) Le problème de l'accoutumance
C'est le danger qui a été pointé en premier. Les enfants consacrent trop d'heures au jeu, diminuant d'autant leur investissement scolaire. Cependant les spécialistes sont divisés sur la dépendance. Les résultats indiquant une baisse du rendement scolaire, ou du temps consacré à la vie sociale et sportive, ainsi que des problèmes de discipline à l'école, ne concernent que la catégorie des joueurs les plus assidus. D'autre part, l'interdiction pure et simple de ces activités ne ferait que déplacer le problème, les jeunes se rabattant sur les amis, d'autres jeux, le sport ou la télévision. Comme pour la ludopathie, plutôt qu'incriminer ces pratiques, il faudrait traiter le manque de motivation des personnes pour les activités socialement admises. « Il est facile de jeter le blâme sur les fabricants de jeux vidéo, explique la psychologue Francine Nadeau. Mais plutôt que de se laisser distraire par ce qui se passe sur l'écran, les parents feraient mieux d'être plus attentifs à ce qui se passe à la maison. Parce que la dépendance à ces jeux peut être le symptôme d'une vie familiale déséquilibrée », par un investissement déficient des parents. D’ailleurs, se centrer sur la dépendance comme seul problème reviendrait à banaliser ces jeux dès lors qu'elle n'est pas établie. Aucun des extrêmes n'est adéquat.
Le vrai problème de la dépendance est celui du désordre intérieur, faute d'une bonne gestion du repos et des loisirs. Une mauvaise éducation dans ce domaine produit des pertes de temps qui, à une période clé de l'existence, seront parfois impossibles à rattraper. Il est vrai que les jeux vidéo, qui captivent au point de perdre la notion du temps, montrent de façon aiguë le problème de la personne. Plutôt que de les interdire, il importe d'éduquer à la responsabilité dans l'utilisation du temps libre.

(à suivre...)

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