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lundi 5 février 2007

3. Le jour de la fete des saints


3. Le jour de la fête des saints


Le jour de la fête du saint revêt une grande importance tant du point de vue de la Liturgie que de la piété populaire. Dans un laps de temps très bref, de nombreuses expressions cultuelles de nature liturgique ou populaire concourent à donner une physionomie propre à ce "jour du Saint" (lire la suite) […].
Les divergences éventuelles doivent être résolues à la lumière des normes du Missel Romain et du Calendrier Romain Général concernant les degrés de célébrations des Saints et des Bienheureux, qui sont fixées en fonction de leur relation avec la communauté chrétienne (Patron principal du lieu, Titulaire de l’Église, Fondateur ou Patron principal d’une famille religieuse). Il faut aussi tenir compte du transfert éventuel de la fête du Saint au dimanche suivant, et des dispositions concernant la célébration des fêtes des Saints durant certains temps particuliers de l’Année liturgique. […]
Le "jour du Saint" a aussi une grande valeur anthropologique : c’est un jour de fête. Et il est notoire que la fête répond à une nécessité vitale de l’homme, et qu’elle se fonde en der-nière instance sur son aspiration à la transcendance. Par ses manifestations empreintes de joie et de gaieté, la fête affirme la valeur de la vie et de la création. En rompant avec la monotonie de la vie quotidienne et avec certaines formes de vie trop conventionnelles, en libérant aussi momentanément les fidèles de leur asservissement à l’égard de trop nombreuses contraintes matérielles, la fête exprime à la fois la recherche d’une liberté sans entraves, l’aspiration à un bonheur parfait et l’exaltation de la pure gratuité. Sur le plan culturel, la fête met en évidence le génie particulier d’un peuple, c’est-à-dire les valeurs qui le caractérisent et le distinguent des autres peuples, et les expressions les plus réussies de sa propre culture, y compris de son folklore. La fête est aussi un moyen de socialisation qui permet d’étendre le cercle de ses amis, et d’ouvrir ses relations de voisinage à de nouveaux membres de la communauté.
Divers facteurs menacent la qualité de la "fête du Saint" tant du point de vue religieux qu’anthropologique:
Du point de vue religieux, il peut arriver que la "fête du Saint", appelée "fête patronale" dans le cadre de la paroisse, soit progressivement vidée du contenu spécifiquement chrétien qui était le sien à l’origine - et qui consistait à honorer le Christ dans l’un de ses membres -, et qu’elle devienne surtout une manifestation sociale ou folklorique, et, dans le meilleur des cas, une occasion privilégiée de rencontre et de dialogue entre les membres d’une même communauté.
Du point de vue anthropologique, il convient de noter qu’il n’est pas rare que des groupes ou des personnes, en croyant "faire la fête", se détachent en réalité du véritable sens de cette expression en raison de leurs comportements. En effet, la fête est la participation de l’homme à la domination de Dieu sur la création et à son "repos" actif, qui est toute autre chose qu’une oisiveté stérile; elle est aussi la manifestation d’une joie simple et communicative, et non la la soif démesurée d’un plaisir égoïste; enfin, elle est l’expression d’une vraie liberté, et non la recherche de formes de divertissement ambiguës, qui génèrent elles-mêmes sournoisement de nouvelles formes d’esclavage. On peut donc affirmer avec certitude que la transgression des normes éthiques, non seulement contredit la loi du Seigneur, mais encore constitue une blessure à la signification anthropologique de la fête.

(à suivre…)

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