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samedi 24 février 2007

La Sainte Vierge et le careme


La Sainte Vierge et le carême

L’union du Christ crucifié et de la Vierge des douleurs dans le projet de salut de Dieu (cf. Luc 2, 34-35) a pour effet de les associer dans la Liturgie et la piété populaire.
Tout comme le Christ est "l’homme des douleurs" (Isaïe 53, 3), par lequel il a plu à Dieu "de tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix" (Colossiens 1, 20), Marie est aussi la "femme douloureuse", que Dieu a voulu associer à son Fils comme une mère unie à sa Passion (socia passionis). (lire la suite)
Dès l’enfance du Christ et jusqu’à sa mort, la vie de la Vierge Marie fut associée au rejet que subissait son Fils, et elle fut donc marquée tout entière par le signe de l’épée, annoncée par Siméon (cf. Luc 2, 35). La piété du peuple chrétien a donc distingué dans cette vie douloureuse de la Mère, sept épisodes principaux, auxquels elle a donné le nom des "sept douleurs" de la Vierge Marie.
Le pieux exercice de la Via Matris dolorosa, ou plus simplement de la Via matris, s’est formé sur le modèle de la Via Crucis, et il fut approuvé par le Saint-Siège. Des ébauches de la Via Matris existent depuis le XVIème siècle, mais la forme actuelle de ce pieux exercice ne remonte pas au-delà du XIXème siècle. L’intuition fondamentale de la Via Matris est de présenter la vie entière de la Vierge, depuis l’annonce prophétique de Siméon (cf. Luc 2, 34-35) jusqu’à la mort et la sépulture de son Fils, comme un chemin de foi et de souffrances: il s’agit d’un chemin marqué par sept "stations", qui correspondent aux "sept douleurs" de la Mère du Seigneur.
Le pieux exercice de la Via Matris s’harmonise bien avec certains thèmes propres à l’itinéraire du Carême. De fait, étant donné que les souffrances de la Vierge Marie ont été causées par le rejet du Christ de la part des hommes, il est inévitable que la Via Matris fasse constamment référence au mystère du Christ en tant que serviteur souffrant du Seigneur (cf. Isaïe 52, 13 - 53, 12), et rejeté par son peuple (cf. Jean 1, 11 ; Luc 2, 1-7 ; 2, 34-35 ; 4, 28-29 ; Matthieu 26, 47-56 ; Actes 12, 1-5). De plus, ce pieux exercice renvoie aussi au mystère de l’Église: les stations de la Via Matris constituent, en effet, les étapes de ce chemin de foi et de souffrances, sur lequel la Vierge Marie a précédé l’Église, et que cette dernière devra suivre jusqu’à la consommation des siècles.
La "Pietà", qui est un thème inépuisable de l’art chrétien depuis le Moyen Âge, peut être considérée comme l’expression majeure de la Via Matris.

Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, Directoire sur la piété populaire et la liturgie, 17 décembre 2001, n°136-137.

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