9. Les processions (suite)
9. Les processions (suite)
Afin que la procession conserve dans chaque cas son caractère authentique de manifestation de la foi, il est nécessaire que les fidèles soient instruits de sa nature particulière du point de vue théologique, liturgique et anthropologique.
Sur le plan théologique, il faut mettre en évidence le fait que la procession est un signe de la nature profonde de l’Église: celle-ci est le peuple de Dieu qui chemine avec le Christ, et derrière lui, tout en étant conscient de (lire la suite) ne pas avoir de demeure définitive dans ce monde (cf. He 13, 14), ou encore un peuple qui marche sur les routes de la cité terrestre vers la Jérusalem céleste. La procession est aussi le signe du témoignage de foi que la communauté chrétienne doit rendre à son Seigneur à l’intérieur des structures de la société civile. Elle est, enfin, le signe de l’engagement missionnaire de l’Église, qui, depuis ses débuts, et selon le commandement du Seigneur (cf. Mt 28, 19-20), s’est lancée sur toutes les routes et les chemins du monde entier pour annoncer l’Évangile du salut.
Du point de vue liturgique, les processions, y compris celles qui ont un caractère plus populaire, doivent être orientées vers la célébration de la Liturgie: ainsi, il convient de présenter une procession organisée d’une église jusqu’à une autre église, comme le signe du chemin que doit accomplir la communauté vivant dans le monde pour rejoindre la communauté, qui demeure dans les cieux. De même, il est important que la procession soit organisée par l’Église, et que ce soit elle qui la préside, afin d’éviter des manifestations irrespectueuses et dégradantes. Il faut faire en sorte de prévoir, au début de la procession, un moment de prière, qui doit nécessairement inclure la proclamation de la Parole de Dieu. Le chant doit être mis en valeur, de préférence celui des psaumes, avec l’apport éventuel des instruments de musique. Durant la procession, il est opportun de munir les fidèles de cierges ou de flambeaux allumés, et de prévoir des haltes, qui doivent alterner avec la marche, donnant ainsi l’image de toute vie humaine, qui comporte elle aussi des moments de marche, ponctués par des arrêts. La procession doit se conclure par une prière doxologique, adressée à Dieu, source de toute sainteté, et par la bénédiction de celui qui la préside, l’Évêque, le prêtre ou le diacre.
Enfin, du point de vue anthropologique, il faut insister sur le sens de la procession en tant que "chemin accompli ensemble"; en effet, unis par la prière et par les chants, et tendus vers le même but, les fidèles découvrent qu’ils sont solidaires les uns des autres; cette expérience les incite à mettre en pratique, dans leur propre vie, les résolutions chrétiennes qu’ils ont formulées dans leur cœur au cours de la procession.
Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, Directoire sur la piété populaire et la liturgie, 17 décembre 2001, n. 226-247.
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