Bioethique et embryon
Bioéthique et embryon
Pierre-Olivier Arduin, La bioéthique et l'embryon, quels enjeux après la controverse du Téléthon ? Éditions de l'Emmanuel, 2007, préface de Mgr Rey, avant-propos de Jean-Marie Le Méné, 203 p.L’auteur, responsable de la commission Bioéthique et Vie humaine du diocèse de Fréjus-Toulon, a rédigé une note de réflexion éthique qui avait suscité l’an dernier une controverse à propos de l'utilisation à des fins non éthiques d'une partie des fonds collectés par le Téléthon. (lire la suite) Paradoxalement, cette polémique permet à l'auteur de rouvrir des dossiers qui semblaient confinés au « politiquement incorrect », comme le statut de l'embryon humain, l'eugénisme, les dérives de la biomédecine, l'instrumentalisation du langage (je mettrai une note sur la « novlangue » qui illustre bien cette question), le rapport entre la loi morale et la loi civile, les découvertes novatrices en matière de cellules souches adultes...
Dans la préface, Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, se demande ce qui constitue l'essence de toute violence et de tout totalitarisme. Il écrit : « La philosophe juive Hannah Arendt répond par une locution surprenante : « Le refus de la naissance. » « L’homme fut créé pour lui rappeler qu’il y eut un commencement », disait saint Augustin. Chaque naissance célèbre et garantit l’avènement d’un nouveau monde. Elle signe le refus de tout fatalisme et de la répétition. Chaque nouveau « conçu » est de l’ordre de « l’inconcevable ». Chaque génération nous rappelle que la vie est un cadeau. Chaque existence nouvelle nous ramène à la douceur de vivre. Il n’est pas étonnant que dans les systèmes despotiques les plus cruels, la violence politique s’exerce par le contrôle des naissances, c’est-à-dire la programmation de la fécondité jusqu’à la production de la vie, que voudrait promouvoir aujourd’hui une science sans conscience. Toute violence endeuille le mystère de Noël. À l’inouï de toute nativité, elle substitue le « clone », le « robot », ou le meurtre de l’enfant à naître. »
L'ouvrage d'Arduin s'inscrit dans une pastorale de l'intelligence, qui appelle à la réflexion et à l'action celles et ceux qui restent attachés à la défense de la dignité de la personne humaine dès sa conception et à tous les stades de sa vie. Il en ressort que l’objection de conscience est porteuse d’une dynamique capable d’ébranler les forces contemporaines de la culture de mort. Cet ouvrage « participe de la prise de à l’intérieur de la communauté ecclésiale, comme vis-à-vis de notre société, des enjeux et des défis auxquels nous ramène la fidélité à l’Évangile », conclut Mgr Rey.
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