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lundi 15 octobre 2007

Jesus a-t-il eu des freres ? (suite)


Jésus a-t-il eu des frères ? (suite)

c) Nous trouvons dans les textes évangéliques des références explicites aux « frères et sœurs » de Jésus (Marc 3, 32 ; 6, 3 et parallèles). Les noms de quatre d’entre eux nous sont même indiqués : « Jacques, Joseph, Simon et Jude » (Marc 6, 3). Parmi les quatre, Jacques jouera un rôle important dans l’Église primitive, comme tête de l’Église de Jérusalem, et il était connu comme « Jacques, le frère du Seigneur » (Galates 1, 19 ; cf. 1 Corinthiens 15, 7). Face à cela, il faut savoir qu’en hébreu ou en araméen, il n’existe pas de terme spécifique pour indiquer le degré de parenté, (lire la suite) si bien que tous les proches sont des « frères ». Le mot grec adelphos (« frère »), qui apparaît dans les Évangiles (qui sont des textes reflétant un monde sémitique et non un monde grec), a une signification large, qui va de frère de sang à demi-frère, beau-frère, cousin, oncle, voisin, disciple, etc. Dans Genèse 13, 8, il est dit qu'Abraham et Lot étaient frères alors que nous savons, par d’autres indications, qu’en réalité ils étaient oncle et neveu. Dans Marc 6, 17, il est dit que Hérodiade avait épousé Hérode, « frère de Philippe », alors qu’en réalité ils étaient des demi-frères, car ils avaient des mères différentes. Dans Jean 19, 25, il est dit que près de la Croix de Jésus se trouvaient « sa mère et la sœur de sa mère, Marie de Cléophas », c’est-à-dire deux Marie, qui devaient être apparentées mais pas sœurs, puisqu’elles portaient le même prénom.
Il est vrai qu’ il existe en grec un autre mot, anepsios, pour dire « cousin », mais il n’apparaît qu’une seule fois dans le Nouveau Testament (Colossiens 4, 10). Affirmer que, s’ils avaient été cousins et non de véritables frères, les évangélistes auraient employé ce terme ou auraient laissé un autre indice, c’est partir d’un a priori. Avancer le témoignage d'Hégésipe, rapporté par Eusèbe, qui parle de « Jacques, le frère du Seigneur » (Histoire ecclésiastique 2, 23) et de « Siméon, cousin du Seigneur » (Hist. eccl. 4, 22), n’est pas en soi concluant, car les deux expressions proviennent de deux passages qui se situent dans deux contextes différents. Le premier peut être compris comme un titre par lequel Jacques était connu, sans que l’on cherche à préciser le degré de parenté.
À moins que le contexte le précise, il est impossible de connaître la signification exacte du mot « frère » et le degré de parenté ou de relation. Jésus est connu comme le « fils de Marie » (Marc 6, 3), alors que les « frères et sœurs » de Jésus ne reçoivent jamais ce qualificatif, pas même quand Marie est mentionnée avec eux : « Tous d'un même cœur étaient assidus à la prière avec quelques femmes, dont Marie mère de Jésus et avec ses frères » (Actes 1, 14). Jésus est le fils unique de Marie. La Tradition de l’Église (et non pas les analyses philologiques apparemment probables ou des témoignages isolés, aussi anciens soient-ils) est le vrai interprète de ces textes. Cette Tradition a expliqué que dans les passages du Nouveau Testament l’expression « frère/sœur » de Jésus doit être comprise au sens de « parent », en accord avec la signification du mot grec. Toute autre interprétation est possible, mais reste arbitraire.

original en espagnol par Juan Chapa,
professeur de la faculté de Théologie de l'Université de Navarre

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