Le pithécanthrope et autres farces évolutionnistes
Le pithécanthrope et autres farces évolutionnistes
Le pithécanthrope
L'embryologiste allemand Ernst Haeckel avait évoqué l'existence du Pithecanthropus alalus (homme-singe muet). En 1887, il envoie en Asie un de ses élèves, le docteur Eugène Dubois. Celui-ci, après des recherches infructueuses à Sumatra, découvre en 1891, à Trinil, le vestige attendu : une calotte crânienne, et à 1 et 3 mètres d'elle, deux molaires nettement simiennes. L'année suivante, il déterre à 15 mètres de là un fémur identique à celui de l'Homo sapiens. C'est assez pour qu'il annonce en 1894 la trouvaille de l'Homo erectus. On tient là l'ancêtre simien que prévoyaient les évolutionnistes. Une reproduction figurera à l'exposition universelle de 1900.
En réalité, Dubois lui-même avoua en 1930 qu'il y avait sur le site de nombreux autres restes animaux intercalés entre calotte et fémur ; en fait, des fragments d'humains et de singes. En 1936, il convenait que la calotte crânienne de Trinil devait provenir d'un grand gibbon. Ainsi, « l'ancêtre de l'homme » le plus célèbre, connu de tous les écoliers, repose sur une construction fictive, voire frauduleuse.
L'homme de Piltdown
L'histoire est maintenant bien connue. Résumons à grands traits : en février 1912, sur le site de Piltdown, à 40 kms de Hastings (Angleterre), Dawson et son ami Woodward trouvent des fragments de crâne humain, puis une demi-mâchoire inférieure, qu'ils associent l'un à l'autre. Ils présentent leur trouvaille à la société de géologie, en décembre 1912, sous le nom d'Eoanthropus dawsonii, « le plus ancien des Anglais », nouvel intermédiaire entre l'homme et le singe. En 1913, le P. Teilhard de Chardin trouve dans les déblais une canine semblable à celle d'un chimpanzé, confirmant la « forme de passage » entre le singe et l'homme. On pense y tenir la preuve de l'évolution. On aménage le site de Piltdown, déclaré monument historique.
C'est en 1955 seulement que la vérité est connue, grâce au livre de J.S. Weiner, publié à Oxford, The Piltdown forgery (La supercherie de Piltdown). Tous les fragments trouvés sur le site « sont d'un singe moderne, délibérément altérés pour simuler des spécimens fossilisés, en les usant et en les patinant artificiellement ». On a pu identifier le faussaire : W.R. Butterfield, curateur du Musée de Hastings, qui voulait déconsidérer son collègue de Londres, sir Arthur Smith-Woodward.
Entre 1913 et 1955, plus de cent études sur l'homme de Piltdown avaient paru dans les annales scientifiques.
L'homme de Pékin
Entre 1921 et 1936, on découvrit ) Chou-Kou-Tien, dans une ancienne caverne remplie d'ossements d'animaux de toute espèce, des vestiges de singes anthropiens, ainsi que des traces de feu et des outils en quartzite. Des fouilles systématiques, financées par la fondation Rockfeller, permirent au docteur Davidson Black de découvrir des mâchoires, des dents, et une trentaine de calottes occipitales brisées appartenant à un type de grand singe. L'une de ces calottes servit à la reconstitution officielle du « Sinanthropus pekinensis ». En 1931, Black en publiait la description. Ce sinanthrope avait fait du feu. C'était donc un humanoïde !
Mais en 1933, on découvrait dans une grotte annexe les restes de six hommes modernes (dont trois crânes complets). Force fut d'admettre, avec le célèbre paléontologue Marcelin Boule, que l'homme qui avait laissé des outils dans la caverne faisait ses repas des animaux dont on avait trouvé les restes dans le gouffre de 15m qui termine la caverne : éléphants, daims, buffles,... et « sinanthrope » ! Aujourd'hui encore, la cervelle de singe est un mets réputé... Et « l'homme de Pékin », qui figure encore dans certaines généalogies officielles de l'homme, n'est qu'un singe !
Que croire ? Qui croire , L'évolution, hypothèses ou certitudes , 140 ans après Darwin, Les Cahiers d'Edifa, n° 3, mai 1998, p. 30-31.
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