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mercredi 3 janvier 2007

3 janvier : sainte Genevieve


3 janvier : sainte Geneviève

De père franc romanisé, Severus, et de mère gallo-romaine, Geneviève naît en 422 à Nanterre. Fille unique, elle était obligée, selon le code juridique romain publié par Théodose II en 438, d'exercer la charge de magistrat municipal de son père à la mort de celui-ci, ce qui lui donnait déjà une autorité sur ses concitoyens. À l'âge de sept ans, elle rencontre (lire la suite) Germain, évêque d'Auxerre, et Loup, évêque de Troyes, qui faisaient halte dans cette bourgade avant de s'embarquer pour l'Angleterre pour y combattre, sur l'ordre du pape, l'hérésie de Pélage. Éclairé par une lumière divine, le saint discerna cette modeste enfant parmi la foule accourue sur ses pas: « Béni soit, dit-il à ses parents, le jour où cette enfant vous fut donnée: Sa naissance a été saluée par les anges, et Dieu la destine à de grandes choses. » Puis, s'adressant à la jeune enfant, il la confirma dans son désir de se donner tout à Dieu : « Ayez confiance, ma fille, lui dit-il, demeurez inébranlable dans votre vocation ; le Seigneur vous donnera force et courage. » Lorsque sa mère est frappée de cécité pour avoir donné un soufflet à Geneviève, celle-ci la guérit avec de l'eau qu'elle a bénie.
Geneviève promet à Germain de se consacrer au Christ, et, à quinze ans, elle reçoit le voile des vierges des mains de l’archevêque de Paris. Elle avait le droit d'instruire les femmes et possédait la clef du baptistère de la cathédrale de Paris située dans lie de la Cité. À l'époque, en effet, il n'existait pas de monastères de femmes et celles qui souhaitaient se consacrer au Seigneur continuaient à vivre dans le monde, simplement distinguées par le voile de leur consécration. À la mort de ses parents, Geneviève vient habiter à Paris chez sa marraine. Elle n'était heureuse que dans son éloignement du monde, en la compagnie de Jésus, de Marie et de son ange gardien. Elle vit dans le silence, la prière et la mortification, ne se nourrissant que deux fois par semaine. Malgré ses austérités, extases et miracles, le démon jaloux suscita contre elle la haine populaire. Il fallut un nouveau passage de saint Germain de Nanterre pour rétablir sa réputation : « Cette vierge, dit-il, sera votre salut à tous. » Elle est aussi favorisée de grâces extraordinaires, en lisant dans les consciences et en guérissant les corps au nom du Christ par des onctions d'huile.
En 451, Attila franchit le Rhin à la tête des Huns et envahit la Gaule. Pris de panique, les Parisiens veulent fuir. Geneviève les convainc de demeurer dans la ville. Elle réunit les femmes au baptistère et leur demande de supplier le Ciel d'épargner leur ville ; elle interdit aux hommes de quitter la ville affirmant que les Huns ne passeraient point par Paris. Ils se replient effectivement vers le nord et sont définitivement vaincus aux Champs Catalauniques. Geneviève devint quasiment la seule autorité et le seul espoir des populations du centre du bassin Parisien.
Les rois sont tous ariens : le wisigoth Euric, le romain Odoacre, les Burgondes. Geneviève promeut le catholicisme en lançant le culte du premier évêque de Lutèce, saint Denis. Elle fait bâtir une église sur l'emplacement de son tombeau.
Elle noue des contacts avec Childéric et ses Francs. Mais ceux-ci vont convoiter la cité florissante qu’est Lutèce. Après sa victoire sur Syagrius à Soissons en 486, Clovis se contente d’affaiblir les territoires entre Oise et Loire, pendant une dizaine d'années. Il convoite Lutèce, dont il saisit l'importance stratégique et commerciale. Mais Lutèce et Geneviève refusent tout compromis avec Clovis, car il n'a pas respecté, contrairement à Childéric 1er, l'indépendance de la vaste enclave romaine en Gaule. Geneviève, première autorité de la ville, interdit aux Francs de Clovis de pénétrer dans la ville. C'est donc une cité en armes, fortifiée, aux ponts incendiés et coupés qui fait face aux Francs. Clovis pendant 10 ans l'investira en vain. Il sait que l'exigence principale de Geneviève pour la reddition de la ville, est sa conversion et celle de tous ses guerriers au christianisme
En 494, alors qu'il rentre à Soissons (de retour de Burgondie ou il a aidé Godegisèle à combattre son frère Gondebaud) Clovis apprend la mort de son nouveau né Ingomer que Clotilde à fait baptiser. Il ne supporte plus la résistance de Lutèce et renforce le siège.
Tout le territoire de la cité fut menacé de famine, mais Geneviève réquisitionnant onze bateaux, remonta le fleuve jusqu’en Champagne et fit acheminer le blé nécessaire à la population parisienne. De retour dans sa ville, elle surveilla la fabrication du pain, le fit vendre à ceux qui en avaient les moyens, et distribuer gratuitement aux pauvres. Véritable maîtresse politique et religieuse de Paris, elle s'était montrée capable de briser l'embargo de Clovis, roi des Francs, sans se mettre en désaccord avec lui.
Résolument anti-arienne, elle veut la « fin de la guerre civile » et la « conversion du Roi des Francs », fille elle-même d'un Franc, elle sait que cette conversion est possible. Ce premier point fut appliqué grâce à ses interventions systématiques auprès de Childéric puis de son fils Clovis pour leur arracher littéralement la grâce des prisonniers de guerre gallo-romains coupables de collaborer avec les Wisigoths. Le deuxième point commença à devenir réalité, lorsque Clotilde, princesse catholique Burgonde, épousa Clovis. Dès lors les deux femmes allaient renforcer mutuellement leur action pour une transformation complète du nord de la gaule et la défaite de l'arianisme.
La nouvelle de la conversion de Clovis, de ses officiers et soldats et de leur baptême par saint Remi en 496 à Reims a déjà fait le tour du royaume Franc, elle a été reçue à Paris avec enthousiasme et par Geneviève avec joie. Désormais, rien ne s'oppose à ce que le roi des Francs entre solennellement dans la ville des Parisiens.
Geneviève meurt le 3 janvier 502, à près de 90 ans. Elle est enterrée à Paris dans un cimetière suburbain existant. Clovis fit édifier, avec Clotilde, la basilique des Saints-Apôtres sur la tombe même de Sainte Geneviève, église qui fut appelée Sainte-Geneviève dès le VIIe siècle : c’est l’actuel Panthéon. Le corps de la sainte est transporté en 845 à Marizy par crainte des Normands et rapporté à Paris en 890. À partir du XIIe siècle, la châsse contenant ses reliques est portée en procession à travers Paris. Des miracles ont lieu sur son passage en particulier lors du mal des ardents. Ses reliques sont brûlées par les révolutionnaires en 1793, mais son tombeau vide, transporté dans l'église voisine Saint-Étienne-du-Mont continue d'être vénéré.
Sainte Geneviève est la patronne de Paris, du diocèse de Nanterre, et des gendarmes.

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