La vie chretienne est fondamentalement un « oui
La vie chrétienne est fondamentalement un "oui"
C’est ce que nous pouvons déduire d’une homélie du pape Benoît XVI, au cours de laquelle il a déclaré notamment : « Le Baptême […] est un don ; le don de la vie. Mais un don doit être accueilli, doit être vécu. Un don d'amitié implique un « oui » à l'ami et implique un « non » à ce qui n'est pas compatible avec cette amitié, à ce qui est incompatible avec la vie de la famille de Dieu, avec la vraie vie dans le Christ. Et ainsi, dans ce second dialogue, sont prononcés trois « non » et trois « oui ». On dit « non » et on renonce aux tentations, au péché, au diable. […] (lire la suite)
Dans l'Église antique, ces « non » étaient résumés en une parole […] la « pompa diaboli », c'est-à-dire à la promesse de vie en abondance, cette apparence de vie qui semblait venir du monde païen, de ses libertés, de sa manière de vivre uniquement selon son bon plaisir. C'était donc un « non » à une culture apparemment d'abondance de la vie, mais qui en réalité était une « anticulture » de la mort. C'était un « non » à ces spectacles où la mort, la cruauté, la violence étaient devenus divertissement. Pensons à ce qui était organisé au Colisée ou ici, dans les jardins de Néron, où les hommes étaient brûlés comme des torches vivantes. […]
À notre époque aussi il est nécessaire de dire « non » à la culture largement dominante de la mort. Une « anticulture » qui se manifeste, par exemple, dans la drogue, dans la fuite de la réalité au profit de l'illusion, dans un bonheur faux qui s'exprime dans le mensonge, dans la tromperie, dans l'injustice, dans le mépris de l'autre, de la solidarité, de la responsabilité envers les pauvres et les personnes qui souffrent ; qui s'exprime dans une sexualité qui devient un pur divertissement sans responsabilité, qui devient une « chosification » – pour ainsi dire – de l'homme, qui n'est plus considéré comme une personne, digne d'un amour personnel qui exige fidélité, mais devient une marchandise, un simple objet. À cette promesse de bonheur apparent, […] nous disons « non », pour cultiver la culture de la vie. C'est pourquoi le « oui » chrétien, des temps antiques jusqu'à aujourd'hui, est un grand « oui » à la vie. C'est notre « oui » au Christ, le « oui » au vainqueur de la mort et le « oui » à la vie dans le temps et dans l'éternité.
Comme dans ce dialogue baptismal, le « non » est articulé autour de trois renonciations, de même le « oui » s'articule autour de trois adhésions : « oui » au Dieu vivant, c'est-à-dire au Dieu créateur, à une raison créatrice qui donne sens au cosmos et à notre vie ; « oui » au Christ, c'est-à-dire à un Dieu qui n'est pas resté caché mais qui a un nom, qui a des paroles, qui est fait de corps et de sang ; à un Dieu concret qui nous donne la vie et nous montre le chemin de la vie ; « oui » à la communion de l'Église, dans laquelle le Christ est le Dieu vivant, qui entre dans notre temps, entre dans notre profession, entre dans la vie de chaque jour.
« Nous pourrions dire que le visage de Dieu, le contenu de cette culture de la vie, le contenu de notre grand « oui », s'exprime dans les dix commandements, qui ne sont pas un ensemble d'interdits, de « non », mais qui représentent en réalité une grande vision de vie. Ils sont un « oui » à un Dieu qui donne sens à l'existence (les trois premiers commandements) ; « oui » à la famille (quatrième commandement) ; « oui » à la vie (cinquième commandement) ; « oui » à l'amour responsable (sixième commandement) ; « oui » à la solidarité, à la responsabilité sociale, à la justice (septième commandement) ; (huitième commandement) ; « oui » à la vérité« oui » au respect de l'autre et de ce qui lui est propre (neuvième et dixième commandements) […] » (Benoît XVI, Homélie, 10 janvier 2006).
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