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lundi 29 janvier 2007

Prier tourne vers l’Orient

Prier tourné vers l'Orient


Le mot « orienter » est pris de nos jours dans une acception large. Mais il veut dire « tourné vers l’Orient » et correspond à l’attitude des premiers chrétiens qui, pour prier, se tournaient effectivement vers l’est. La direction de l’Orient était indiquée dans les lieus de prière ainsi que dans les maisons privées par une croix peinte sur le mur.
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La profession de foi du baptisé vers l’Orient s’oppose à l’abjuration de satan et de « ses pompes » face à l’Occident. Le symbolisme de l’Orient est triple. Il rappelle d’abord que la seconde venue du Christ sera « comme l’éclair apparaît à l’Orient et brille jusqu’à l’Occident » (Matthieu 24, 27). Ensuite, l’Orient désigne le Christ lui-même, comme saint Ambroise l’explique dans le rite baptismal : « Tu t’es tourné vers l’Orient. Celui qui renonce au démon se tourne vers le Christ et le regarde face à face » (cité par J. Daniélou, Bible et liturgie, Paris,1950, dont je m’inspire ici). Enfin, en référence à Genèse 2, 8 qui indique que « Dieu planta un jardin en Éden, à l’Orient », nous avons un rappel du paradis. Saint Cyrille de Jérusalem s’exprime en ce sens : « Quand tu renonces à satan, le Paradis de Dieu s’ouvre à toi, celui qu’il avait planté à l’Orient et d’où notre premier père avait été chassé à causée sa désobéissance. Et le symbole de cela, c’est que tu te tournes de l’Orient vers l’Occident. »
L’on prit très tôt l’habitude d’orienter également les églises. Le Temple de Jérusalem détruit « n’est plus considéré comme le lieu de la présence de Dieu. Le Temple de pierre n’exprime plus l’espérance des chrétiens — son rideau est déchiré à jamais. Le regard se tourne maintenant vers l’Orient, vers le soleil levant. Il ne s’agit pas de rendre un culte solaire, mais d’écouter le cosmos parler du Christ. Dans le psaume 19 (18) le soleil, assimilé au Christ, comme un époux, sort de son pavillon et se réjouit, vaillant, de courir sa carrière. À la limite des cieux il a son lever et sa course atteint à l’autre limite (versets 6-7). Ce psaume, qui passe sans transition de la glorification de la Création à la louange de la Loi, a maintenant pour référence le Christ, le Logos éternel, le Verbe vivant né de la Vierge Marie, véritable lumière de l’histoire qui illumine désormais le monde entier. L’Orient prend symboliquement le relais du Temple de Jérusalem et le Christ, représenté par le soleil, devient le lieu de la shekinah [la présence divine] du trône du Dieu vivant » (J. Ratzinger, L’Esprit de la liturgie, Genève, 2001, p. 57-58). D’où les représentations du Christ-Hélios dans l’iconographie paléochrétienne.
La prière vers l’Orient caractérise le christianisme, par opposition à la prière vers Jérusalem, chez les Juifs, et à la Qibla ou prière vers La Mecque, chez les musulmans.

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