15 janvier : saint Remi
15 janvier : saint Remi
L'évêque saint Remi (à noter que le « e » n'est pas accentué) mériterait de figurer dans le livre des records, car il a été nommé évêque à 22 ans et est mort âgé de 94 ans, soit après soixante-douze ans d'épiscopat, sans doute un record mondial de longévité !
Né en 439 dans une famille de l'aristocratie sénatoriale, il se distingue rapidement par son éloquence (que vante , par exemple, Sidoine Apollinaire, son contemporain). Remi occupe une place importante dans l'histoire du catholicisme et l'histoire de France. (lire la suite) En effet, après la victoire de Tolbiac remportée en invoquant « le Dieu de Clotilde », sa femme, Clovis ne se résoud toujours pas à embrasser la foi catholique, malgré sa promesse. Clotilde lui ménage une entrevue secrète avec Remi, sans que cela lève ses hésitations. Sur le conseil de sainte Geneviève, qui a sauvé Paris de l'invasion des Huns (voir la note du 3 janvier), il se rend à Tours, où l'on vénère les reliques de saint Martin, l'apôtre des Gaules (voir la note du 11 novembre 2006). Il y arrive vers le 11 novembre, anniversaire du saint, alors qu'une grande foule de pèlerin est venue vénérer ses reliques. C'est alors qu'a lieu la véritable conversion de Clovis.
Il demande le baptême. Remi l'instruit dans la foi catholique puis lui administre le sacrement du baptême à une date qui reste incertaine. Les commémorations du 1500e anniversaire du baptême de Clovis ont eu lieu en 1996, avec la participation du pape Jean-Paul II, mais il est plus probable que Clovis a été baptisé le jour de Noël 498 ou 499 que 496, en présence d'évêques venus de toute la Gaule. Trois mille de ses guerriers sont baptisés en même temps que lui, ainsi que sa sœur Alboflède, tandis que sa sœur Lantilde abandonnait l'arianisme. Alors que tous les royaumes voisins sont tombés dans l'hérésie arienne (niant que le Christ soit Fils de Dieu), le royaume franc va maintenir le flambeau du catholicisme et assurer l'avenir. C'est pourquoi certains, tel le général de Gaulle, ont pu parler du « baptême de la France ».
Selon la tradition, le prêtre chargé d'apporter les saintes huiles n'ayant pu se frayer un chemin à travers la foule, Une colombe apporta alors miraculeusement une ampoule, un flacon, remplie du chrême (l'huile bénie) nécessaire aux onctions du baptême. C'est la « sainte ampoule », qui a servi au sacre des rois de France jusqu'en 1825, à quelques exceptions près. On a d'ailleurs vu dans la cérémonie de baptême de Clovis aussi le sacre du roi, avec une onction royale.
Au cours de la cérémonie, l'évêque aurait dit au roi: « Incline-toi, fier Sicambre, brûle ce que tu as adoré et adore ce que tu as brûlé. »
Une légende veut que Clovis ait tué d'un coup de framée un soldat qui refusait de restituer à Remi un vase sacré lui appartenant, le fameux « vase de Soissons ».
La vie de saint Remi est connue grâce à saint Grégoire de Tours, qui a utilisée une première Vita rédigée peu après la mort de l'intéressé, mais qui a disparu ensuite. Nous disposons également d'une Vita attribuée à Venance Fortunat, consacrée principalement à des miracles opérés par saint Remi ; et d'une troisième Vita, due cette fois-ci à Hincmar, successeur de Remi sur le siège épiscopal de Reims, récit destiné plus à rapporter les faits qu'à servir sa propre politique. Enfin les archives renferment quatre lettres de Remi et une reçue par lui.
Saint Remi figure au calendrier liturgique au 15 janvier, mais il est fêté solennellement à Reims et ailleurs le 1er octobre, date de la translation de ses reliques à l'abbaye des bénédictins, l'actuelle basilique Saint-Remi, à Reims.
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