4. La loi naturelle
4. La loi naturelle
La Loi naturelle est « l’expression humaine de la Loi éternelle » (Jean-Paul II, encyclique Veritatis splendor, n° 43). C’est « la Loi éternelle elle‑même, inscrite dans les êtres doués de raison et les inclinant à l’acte et à la fin qui leur sont propres ; et elle n’est que la raison éternelle du Dieu créateur et modérateur du monde » (Ibid., n° 44).
(lire la suite) C’est par conséquent la lumière même de la raison « qui permet à l’homme de discerner par la raison ce que sont le bien et le mal » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1954) et qui nous commande de faire le bien et d’éviter le mal, pour tendre vers Dieu, notre fin ultime.
La loi morale naturelle est distincte des lois de la nature matérielle (les lois biologiques ne sont pas des lois morales). On l’appelle « naturelle », non qu'elle soit une loi physique, mais parce qu’elle consiste dans la lumière de la raison, qui est quelque chose de propre à la nature humaine. Cependant il ne faut pas oublier que la nature humaine est composée d’esprit et de matière ; c’est pourquoi la loi morale naturelle comprend aussi ce qui se réfère à l’usage du corps (cf. Jean-Paul II, encyclique citée, n° 44 et 50).
Gravée dans la nature humaine, cette loi ne vient pas s’ajouter à l’homme, tout comme la loi de la gravitation ne s’ajoute pas à la pierre. Elle a pour propriétés d’être universelle, car elle s’étend à toute personne humaine, de toutes les époques (cf. Catéchisme de l’Église catholique, n° 1956), ce qui exclue ce que l’on appelle la « »morale de situation »selon laquelle les normes morales s’adaptent en fonction des situations dans lesquelles l’individu se trouve ; immuable, car la nature humaine ne change pas dans ce qu’elle a d’essentiel (cf. Ibid., n° 1957‑1958) ; obligatoire puisque pour tendre vers Dieu « l’homme doit accomplir le bien et éviter le mal librement. Mais, pour cela, l’homme doit pouvoir distinguer le bien du mal. Et cela s’effectue surtout grâce à la lumière de la raison naturelle » (Jean-Paul II, encyclique citée, n° 42). Observer la loi morale peut être parfois difficile, mais jamais impossible.
Les préceptes de la loi naturelle peuvent être connus par tous grâce à la raison. Cependant, ils « ne sont pas perçus par tous d’une manière claire et immédiate » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1960). Leur connaissance dépend des bonnes dispositions de l’homme, et celui-ci, blessé par le péché originel, aveuglé et affaibli par ses péchés personnels, peut se tromper. C’est pourquoi, dans la situation actuelle, la Révélation est nécessaire à l’homme pour que les vérités morales puissent être connues « de tous et sans difficulté, avec une ferme certitude et sans mélange d’erreur » (Pie XII, encyclique Humani generis, 12 août 1950). « Dieu a écrit sur les tables de la Loi ce que les hommes ne lisaient pas dans leurs cœurs » (Saint Augustin, Enarrationes in Psalmos, 57, 1). C’est la loi divino-positive, que nous devons voir maintenant.
(à suivre…)
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